Football: Nils Nielsen: «Le Portugal a davantage changé que nous»

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FootballNils Nielsen: «Le Portugal a davantage changé que nous»

À quelques heures de l’entrée en lice de sa sélection dans l’Euro 2022, l’entraîneur de l’équipe de Suisse évoque le match couperet qui attend les siennes contre le Portugal.

Robin Carrel
par
Robin Carrel Leigh
Le coach né au Groenland donne ses consignes.

Le coach né au Groenland donne ses consignes.

Marc Schumacher/freshfocus

Nils Nielsen, comment se présentent les choses, à quelques heures de votre entrée dans le tournoi?

Toutes les joueuses sont prêtes. L’équipe elle aussi est prête. Nous sommes tous sur le pont et on a hâte de commencer. Ce sera un beau match. Le parcours pour arriver jusqu’ici a été long et on se réjouit que les choses sérieuses commencent.

Parlez-nous de votre star Ramona Bachmann…

C’est une excellente joueuse! Ramona est quelqu’un qui peut faire la différence, sur un terrain de football. Si jamais nous ne trouvons pas la faille pour gagner un match, elle est une individualité qui peut débloquer les choses. En prime, elle a beaucoup d’expérience. Elle a tout fait dans sa carrière! Elle n’a pas que du talent, mais aussi un passé très important pour nous. Ramona sait faire des choses auxquelles on ne s’attend pas nous non plus.

Ça fait trois ans que vous n’avez plus affronté le Portugal. Qu'est-ce qui a changé depuis?

Oh, c’est une grande question… Il y a de nombreuses différences à souligner entre ces deux sélections depuis 2019. Je pense toutefois que le Portugal a davantage changé que nous. Il peut compter sur une vraie évolution de son championnat domestique. La plupart des joueuses sélectionnées évoluent là-bas et pour moi, ça fait leur force. Elles jouent de la même manière en équipe nationale et ça donne un groupe très soudé. Chaque année, mon collègue et ami Francisco Neto fait du bon travail en préparant bien ses équipes pour les gros matches. Ainsi, ses filles n’ont plus peur et progressent d’année en année.

De notre côté, je ne sais pas. Nous avons fait des pas en avant en Suisse, mais pas forcément sur le plan des résultats. Parce qu’on n’a toujours pas gagné en 2022, au cas où vous ne l’aviez pas remarqué (rires). On n’a donc pas eu beaucoup de bons scores récemment, mais le foot féminin avance aussi chez nous. J’espère tout de même que ça va s’accélérer, pour que les Suissesses n’aient pas besoin d’aller vite à l’étranger pour connaître une première expérience dans le professionnalisme.

Vous sortez de deux matches amicaux compliqués, avec 11 buts encaissés…

Je peux dire que j’ai appris. Quand on prend des gifles, ça fait mal. Mais face aux Allemandes (ndlr: 0-7) et aux Anglaises (0-4), nous avons pu tirer beaucoup d’enseignements. Depuis, nous avons cherché des solutions à nos problèmes. Mais je dois être sincère et honnête, je préfère gagner des matches… Contre des adversaires pareils, le résultat n’est pas important. Ce qui l’est, c’est de corriger ce qu’on a mal fait. Lors de ces parties, nous avons fait une erreur, et puis une autre… C’était un peu inattendu pour moi.

«C’est sûr que la formation battue samedi aura beaucoup de peine de passer la rampe.»

Nils Nielsen, sélectionneur de la Suisse.

La pression est de mise sur ce premier match. Comment la gérer?

Mais il y en a sur les deux équipes! On sait que si on veut rêver à passer au prochain tour, il faudra marquer 5 ou 6 points. Il y a donc une vraie pression, sur nous comme sur le Portugal, parce qu’on doit tous gagner. En fait, on se la met nous-mêmes parce qu’on veut absolument sortir du groupe et ce n’est pas comme si nous ne savions pas la gérer. C’est sûr que la formation battue samedi aura beaucoup de peine de passer la rampe. Finalement, dans la tête, ce sera plus simple après ce premier match…

Parlez-nous de votre adversaire…

J’ai regardé les deux derniers matches du Portugal et, au vu de nos derniers résultats, je serais elles, j’attendrais nos erreurs à nous! Mais si elles ne viennent pas, elles sont tout aussi capables d’attaquer. Il y a beaucoup de vitesse au sein de leur effectif, ça fait partie de leur jeu. Elles ont la capacité de jouer en bloc bas. C’est une qualité, mais une limite aussi…

Vous vouliez préparer les matches contre les Pays-Bas et la Suède contre des adversaires de grande qualité. C’était une bonne idée après coup? Parce qu’au niveau confiance…

C’est vrai, c’est un constat. Mais il n’est pas dit que nous aurions gagné contre d’autres opposantes. Ce qui était important pour nous, c’était de voir la vitesse et le rythme que les grosses équipes peuvent mettre en place et les chantiers qu’il y aura ainsi à développer chez nous. Pour ça, ça a marché. On n’a pas pu mettre en place un 3e match amical. Nos deux parties étaient intéressantes, seul le résultat a manqué au bout. On a pu retenir ce que nous cherchions. En amical, on ne joue pas pour des points! On aurait aussi pu avoir un peu plus de réussite. Peu importe le résultat au final. Si on avait gagné 4-1, on aurait eu un peu plus de confiance, mais de quel type? Si samedi on prend un but, quelle aurait alors été notre réaction du coup? On peut toujours dire après coup que c’était bon ou mauvais. Moi j’avais décidé qu’une 3e rencontre aurait été de trop.

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