Suisse-UE – Un nouveau milliard sur la table pour séduire Bruxelles?

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Suisse-UEUn nouveau milliard sur la table pour séduire Bruxelles?

Une commission du National propose de verser un nouveau milliard de cohésion à l’UE. En contrepartie, elle doit s’engager à reprendre la Suisse dans ses programmes de recherche.

La commission des affaires extérieures veut que sa proposition soit débattue dès la session d’hiver.

La commission des affaires extérieures veut que sa proposition soit débattue dès la session d’hiver.

AFP

C’est une idée choc que s’apprêterait à lancer la commission de politique extérieure du National. Selon le «Tages-Anzeiger», lundi soir, la CPE va proposer mardi que le Conseil fédéral mette sur la table un nouveau milliard de cohésion destiné aux pays de l’Est. En contrepartie, l’Union européenne devra réintégrer la Suisse en tant que membre associé à part entière dans le programme de recherche Horizon et dans le programme d’échange d’étudiants Erasmus+, cela dès mi-2022 au plus tard. Selon le «Tagi», la décision aurait passé la rampe de la commission à une large majorité.

Ce plan aurait l’avantage de pouvoir être rapidement mis en œuvre, avance le quotidien. Il devrait être intégré aux débats autour du budget 2022 qui débuteront la semaine prochaine aux Chambres fédérales. Si elles arrivent à se mettre d’accord, la partie suisse aura mis sous toit ce principe avant Noël. La balle serait alors dans le camp de la Commission européenne: elle devrait décider si elle entre en matière sur ce marché.

C’est le conseiller national Eric Nussbaumer (PS/BL) qui aurait fait cette proposition en commission. Son objectif est de «renforcer le site de recherche suisse, de stabiliser les relations politiques avec l’UE et de briser le blocage actuel avec Bruxelles», explique-t-il au «Tagi».

Au point mort depuis fin mai

Pour rappel, les relations avec l’Union européenne sont au point mort depuis la rupture des négociations par la Suisse autour de l’accord-cadre, fin mai dernier. Le parlement a eu beau débloquer un deuxième milliard de cohésion fin septembre, Bruxelles reste fâché et refuse d’actualiser de nombreux accords bilatéraux.

Pour l’instant, ce sont les chercheurs suisses qui paient le plus lourd tribut à cette situation. La Suisse est en effet considérée par l’UE comme un pays tiers non associé. Ce statut permet aux scientifiques de participer en partie à des projets collaboratifs du programme de recherche et d’innovation de l’UE, Horizon Europe. Mais pas de diriger les projets ni de postuler aux bourses individuelles comme celles du Conseil européen de la recherche (ERC) et du Conseil européen de l’innovation.

Le ministre suisse des Affaires étrangères Ignazio Cassis veut renouer le dialogue avec l’Union européenne après l’abandon de l’accord-cadre ce printemps. Mais ses efforts restent vains pour le moment.

(cht)

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