France – Peine maximale requise pour les arracheurs de dents marseillais

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FrancePeine maximale requise pour les arracheurs de dents marseillais

Les deux dentistes de 41 et 70 ans promettaient un sourire de star. Dix et cinq ans de prison requis.

Père et fils sont accusés d’avoir mutilé les dents de plus de 300 patients pour leur propre profit.

Père et fils sont accusés d’avoir mutilé les dents de plus de 300 patients pour leur propre profit.

AFP

«Une cupidité insatiable»: la peine maximale, 10 ans de prison, a été requise lundi contre Lionel G., et 5 ans, dont 1 avec sursis, contre son père, Carnot, deux dentistes jugés pour avoir mutilé des centaines de patients à Marseille, dans le sud de la France.

Le Ministère public a requis le mandat de dépôt contre les deux prévenus et demandé que leur soit également infligée une amende de 375’000 euros pour Lionel G., 41 ans, ainsi que la saisie de son immeuble, et une amende de 150’000 euros pour son père, âgé de 70 ans.

Tous deux sont jugés à Marseille depuis six semaines pour s’être enrichis sur le dos de l’Assurance maladie et des mutuelles, en réalisant un maximum de prothèses dentaires sur des patients qui n’en avaient pas besoin, après leur avoir dévitalisé des dents saines, mutilant certains d’entre eux à vie.

Plus de 300 plaignants

Trois cent vingt-deux personnes se sont constituées parties civiles. Abcès, kystes, douleurs insupportables, bouche noire, mauvaise haleine, prothèses qui ne tiennent pas: les victimes ont raconté à la barre les conséquences des opérations à la chaîne dans ce cabinet établi en 2005 dans un quartier pauvre de la deuxième ville de France.

Face à ces témoignages, le Ministère public a dit avoir vu des prévenus «froids, inaccessibles, exempts de tout remords». «Jusqu’aux dernières plaidoiries des parties civiles, ils n’auront de cesse de lever les yeux au ciel», a pointé le procureur Michel Sastre, à l’avant-dernier jour du procès.

Il a également dénoncé «l’insolence» des prévenus qui n’ont cessé, au fil des audiences, de «minimiser leur responsabilité et l’ampleur du désastre». Et le magistrat de rappeler la «honte» de certaines victimes, «leur culpabilité» de s’être fait avoir, l’une d’elles expliquant même avoir eu le sentiment «d’être violée».

«Cupidité insatiable»

«Ils veulent faire croire qu’ils ont fait des choix thérapeutiques», mais c’était bien une organisation «visant à faire un maximum d’argent dans un minimum de temps, avec une cupidité insatiable», a insisté Michel Sastre à propos des Guedj fils et père, en tête des dentistes en France en 2010 en termes de revenus, avec un chiffre d’affaires de 2,6 millions d’euros.

«On ne mutile pas 3900 dents par erreur: la répétition est la preuve de l’intention», a souligné sa consœur Marion Chabot face aux deux dentistes, qui ont plaidé l’erreur médicale. Le procès doit s’achever mardi avec les plaidoiries de la défense, avant la mise en délibéré du jugement.

(AFP)

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