Formule 1La vérité commence ici, à Silverstone
Après neuf Grands Prix plus ou moins dominés par Max Verstappen, le Grand Prix d’Angleterre amorce une série de circuits traditionnels qui représentent la dernière chance de battre les Red Bull.

Nouveautés en série
Les trois derniers Grands Prix (Monaco, Baku et Montréal) se sont déroulés sur des circuits urbains tellement atypiques qu’ils ne reflètent pas réellement la hiérarchie entre les monoplaces. De plus, cette dernière va encore se modifier ce week-end, car la plupart des écuries amènent ici un grand nombre de nouveautés sur lesquelles elles travaillent depuis plusieurs semaines, parfois plusieurs mois.
A Silverstone, ce week-end, la compétitivité entre les équipes sera révélatrice de ce que l’on pourra observer tout au long de l’été sur des circuits similaires au tracé anglais – une piste historique avec des courbes rapides. Ferrari, notamment, a amené ce week-end un nouvel aileron arrière afin de réduire la traînée – et donc de perdre moins de vitesse de pointe face aux Red Bull, qui les doublaient trop facilement en ligne droite.
Une W13 «légèrement mieux»

Vendredi, Hamilton a signé le 2e temps des essais.
REUTERSLewis Hamilton était très rapide en piste pendant le Grand Prix d’Espagne, il y a deux mois. Sur un circuit «traditionnel» comme celui de Silverstone, avec un revêtement nettement plus lisse que les tracés urbains de Monaco, Baku ou Montréal, le Britannique espère donc revenir enfin au premier rang devant les 400’000 fans attendus ce week-end autour du circuit anglais.
Mercedes compte aussi sur cette piste, située à 15 kilomètres de son usine de Brackley, pour revenir aux avant-postes. L’écurie aligne ici une nouvelle suspension avant, de nouveaux pontons, un fond modifié, et un nouvel aileron arrière. Rien que ça.
Lors des essais du vendredi, Lewis Hamilton a signé le deuxième temps et a confirmé le mieux, mais «léger», selon lui. Ce ne sera pas encore la voiture qui va lui permettre de gagner des courses.
«Lewis ne fait pas son maximum»
Même si le contrat actuel de Lewis Hamilton avec Mercedes ne se termine que fin 2023, Bernie Ecclestone, l’ex-grand manitou de la F1, pense que le septuple champion du monde prendra sa retraite à la fin de la saison. «Il me semble que Lewis ne se donne pas à fond», avance « tonton Bernie ». A 91 ans, le Britannique coule des jours heureux dans son chalet de Gstaad avec son épouse Fabiana et son fils âgé de deux ans, Ace.
Ce qui ne l’empêche pas de tout savoir sur le sport qu’il a dirigé pendant des dizaines d’années. Et de garder de nombreux contacts qui lui disent tout. «Je crois que Toto (Wolff, le patron de Mercedes, ndlr) en a marre de Lewis. Parce que Lewis ne fait pas son maximum. On dirait qu’il se fiche de perdre, et ce n’est vraiment pas son style. Pour moi, il se laisse aller un peu trop facilement, et il n’aide pas suffisamment George (Russell). Il ne veut plus faire autant d’efforts pour gagner que par le passé.»
Bernie Ecclestone prétend ainsi que les nombreuses activités de Lewis Hamilton commencent à monopoliser son énergie. Ces dernières semaines, il est ainsi beaucoup question du film que le pilote prépare sur la F1, avec Brad Pitt en acteur principal. Il semble que le septuple champion du monde consacre énormément d’énergie à cette superproduction qui fera appel à la réalité virtuelle et devrait sortir sur les écrans en 2024.
Un peu plus à l’ouest
Aux Etats-Unis, dans le bon vieux temps (les années ’90, 2000, ou même 2010), les Grands Prix de Formule 1 n’étaient que peu ou pas retransmis à la télévision. Avant, dans les années ’70, c’était pire. La chaîne ABC retransmettait uniquement le Grand Prix de Monaco. Pour le reste, il fallait lire les journaux! Ces dernières années, la chaîne ESPN détenait les droits de la F1, qu’elle avait payé 5 millions de dollars de 2020 à 2022 – un montant extraordinairement faible pour un pays au potentiel de 330 millions d’habitants.
Mais désormais, la F1 est devenue très populaire aux USA – l’effet Netflix aidant. Le nouveau contrat de retransmission, sur le point d’être bouclé selon le «Sports Business Journal», pèserait entre 75 et 90 millions de dollars par an pour trois ans. Ce serait toujours ESPN qui achèterait ainsi les droits, mais la chaîne sportive appartenant désormais au groupe Disney, le poids de ce monstre des médias pourrait être jeté dans des émissions encadrant les courses ou des diffusions exclusives sur son réseau.
Aux Etats-Unis, les cinq premiers Grands Prix de cette saison 2022 montrent déjà une hausse du nombre de téléspectateurs de 53%.