Bilan 2021 des CFF – Perte de 325 millions, AG en diminution, Romands grognons

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Bilan 2021 des CFFPerte de 325 millions, AG en diminution, Romands grognons

La compagnie ferroviaire essuie une lourde perte pour la deuxième année consécutive, même si tous les signaux ne sont pas au rouge.

Le volume de voyageurs n’a pas encore retrouvé ses niveaux d’antan.

Le volume de voyageurs n’a pas encore retrouvé ses niveaux d’antan. 

20min/Marvin Ancian

Comme en 2020, les CFF terminent l’année 2021 avec une perte financière globale de 325 millions de francs (contre 617 millions en 2020). Tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne, détaille la compagnie dans son communiqué. La division «CFF Voyageurs» perd 495 millions de francs «malgré les mesures d’économie mises en place et les fonds qui lui ont été accordés dans le cadre du programme de soutien face à la pandémie de coronavirus», disent les CFF. 

La perte a été partiellement compensée par les bénéfices de CFF Immobilier (274 millions) et CFF Infrastructures (59,5 millions). Le trafic de marchandises a lui retrouvé les chiffres noirs (17,5 millions).

De l’AG au demi-tarif

«En 2021, on a compté 885’000 voyageurs par jour, soit 4,9% de plus qu’en 2020 mais 33,1% de moins qu’en 2019, avant la pandémie», notent les CFF, qui avaient eu bon espoir en été puisque le trafic avait repris de belles couleurs, avant de plonger à nouveau avec la vague automnale de Covid.

Si la fréquentation des trains a globalement été meilleure qu’en 2020, le nombre d’abonnements généraux en circulation a lui continué de baisser. Ils n’étaient plus que 406’000 fin 2021 (contre 439’000 en 2020 et 500’000 en 2019). Les anciens détenteurs semblent s’être reportés vers les demi-tarifs, qui sont plus nombreux qu’en 2019 (+3,9%). 

Le trou de Tolochenaz

«Les problèmes d’exploitation en Suisse romande ont aussi eu un impact sur la satisfaction de la clientèle: bien que supérieure à la moyenne comme en 2020, elle a souffert de mauvaises notes au second semestre en Suisse romande. Le niveau le plus bas coïncide avec l’interruption totale du trafic pendant plusieurs jours sur l’axe principal Lausanne–Genève en novembre», disent les CFF, rappelant le douloureux épisode du fameux «trou de Tolochenaz»

Alors que faire pour améliorer encore la ponctualité, qui, comme le notent les CFF, a été en 2021 la deuxième meilleure de l’histoire? Il faut s’attendre à… des changements d’horaires plutôt qu’autre chose. «À l’avenir, il faudra plus de réserves sur les temps de parcours, en particulier en Suisse romande, pour pouvoir maintenir un horaire robuste», écrit la compagnie ferroviaire.

Autre amélioration en vue: la formation de personnel va bon train. «L’effectif sera même légèrement excédentaire dans le courant du premier semestre 2022. Les CFF auront ainsi l’occasion de former leur personnel des locomotives sur davantage de lignes et de types de véhicules, ce qui leur laissera plus de flexibilité dans l’organisation des tours de service», disent-ils.

Optimisme

La compagnie montre un visage volontaire et positif. «Les CFF sont ravis de voir leur clientèle revenir. La possibilité de voyager dans le respect du climat et en évitant les embouteillages sera toujours plus appréciée à l’avenir. À long terme, le rail est appelé à connaître une forte croissance», dit la compagnie, qui mentionne sa «Stratégie 2030»: «D’ici 2030, les déplacements en train deviendront plus simples et plus pratiques. En se basant sur l’horaire cadencé qui a fait ses preuves, les CFF entendent flexibiliser davantage l’offre en faveur de leur clientèle, afin que le rail séduise davantage que le trafic individuel motorisé».

(ywe)

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