FOOTBALLAu niveau des valeurs, ce FC Sion-là n’a plus rien de valaisan
Défaits 3-1 par un excellent GC, les Valaisans n’ont pas affiché une folle volonté de se faire violence. Leur chance actuelle s’appelle Lausanne, encore plus faible qu’eux.


Le FC Sion est tellement multiple dans ses possibilités d’expression qu’il est devenu imprévisible jusqu’à en être méconnaissable. C’est bien là tout son problème.
On le croit au bord du gouffre, prêt à s’y précipiter; le voici qui redresse la tête comme par enchantement… A l’inverse, quand on le pense capable d’enchaîner un sixième match sans défaite en championnat (ce qui aurait pu être le cas ce dimanche au Letzigrund), c’est pour mieux retomber dans ses travers… Et comme ceux-ci sont nombreux, c’est à ne plus rien y comprendre. Cette équipe-là trimballe avec elle des errements et des problèmes de positionnement qui la laissent trop perméable.
Comme des touristes
Si le score du nouveau revers concédé par le FC Sion peut sembler normal (il y aura toujours des défaites), les circonstances qui l’y ont conduit ne le sont pas. Tant ce 3-1 ne raconte pas ce que fut un après-midi d’absence que les visiteurs ont traversé en touristes goguenards, transformés en sparring-partners complaisants de manière à permettre à GC d’étaler une joie de jouer assez bluffante.
La seule mention des statistiques – 19 tirs à... 5 en faveur des Zurichois – atteste de la désertion valaisanne et d’une absence d’ambitions collective au coup d’envoi. Comme huit jours plus tôt en Coupe, Sion s’est retrouvé déjà mené 2-0 à la mi-temps au Letzigrund. Et comme à la Pontaise, le troisième but devait tomber dès le retour des vestiaires – un scénario démontrant qu’il n’apprend rien de ces déroutes successives.
Syndrome de Tourbillon
Il y a certes le jeu, trop inexistant côté valaisan pour être désigné ainsi, mais il y a aussi les acteurs supposés le servir. Or on ne les a pas vus, à l’image du transparent Bua, victime à son tour du syndrome de Tourbillon lui ayant fait perdre, après tant d’autres, toutes ses qualités.
Il y a enfin celui qui tire les ficelles, Marco Walker. Le coach a hurlé son dépit et sa froide colère mais est-il seulement encore écouté? La tentation consisterait aujourd’hui à s’en séparer – une solution de facilité déjà repoussée deux fois cette saison. Cela ne résoudrait en rien des problèmes systémiques, liés au manque de répondant d’un groupe qui ne partage pas grand-chose en commun.
Pas besoin d’un coach mais d’envie

Le banc des visiteurs assiste impuissant au nouveau naufrage du FC Sion.
Andy Mueller/freshfocusSion n’a pas besoin d’un nouveau coach mais d’envie – et de vie tout court – tant aucune émotion ne s’en dégage. Avec un effectif qui ne transmet rien à ceux et celles aimant à s’y identifier.
Évoquer ses malheurs actuels mais récurrents, c’est oublier ceux des autres. C’est vrai, on se plaint souvent de la pauvreté du jeu valaisan mais que dire de celui, insignifiant, du LS ou de Lugano? Qui peut d’ailleurs se targuer de bien jouer et d’offrir du spectacle en Super League? Young Boys certainement, Bâle souvent, Servette parfois… mais sinon? Saint-Gall n’est plus ce qu’il a été, Lucerne a perdu ce qui en faisait le charme, Zurich ne semble pas tenir la distance, etc.
Retrouver une identité
Il y a donc toujours ailleurs moins bien loti que Sion. Ainsi la faiblesse du LS constitue-t-elle une sorte d’assurance pour les Valaisans. Une assurance valable aujourd’hui mais la donne pourrait changer si les dirigeants de la Tuilière se décidaient à rapatrier quelques éléments capables de secouer le cocotier vaudois.
Confronté aux limites d’un contingent pléthorique, Sion doit s’imposer l’apprentissage de la constance. Il doit surtout retrouver une identité qui lui ressemble. Mais un état d’esprit peut-il s’inculquer sans caractère? A considérer son manque de ressources mentales, Sion n’a plus rien de valaisan. Ses joueurs ne partagent plus les valeurs d’abnégation, de solidarité et de travail, autant de valeurs historiques sur lesquelles reposaient l’histoire du club.
Pire, ils s’en foutent.