Football fémininVivement le choc contre l’Italie
L’équipe de Suisse a remporté haut la main ses 4 premiers matches de la campagne qualificative pour le Mondial 2023. Mais son niveau ne pourra réellement être évalué qu’après le duel contre la Squadra azzurra.


Le football ne répond pas toujours à une certaine logique: le résultat final d’une rencontre ne reflète pas toujours sa physionomie. Vendredi, les Suissesses ont survolé les débats contre la Roumanie, mais ont dû se contenter d’un succès 2-0. Elles se sont créés pléthores d’occasions en dictant un rythme élevé, et n’en ont concédé aucune. Une large supériorité qui ne s’est pas traduite au tableau d’affichage, laissant comme un petit goût d’inachevé. «Avec un peu plus de réussite, on aurait pu battre les Roumaines 5 ou 6-0, et là, tout le monde aurait dit qu’on avait fait un super match», a résumé Ana-Maria Crnogorcevic. On ne peut que lui donner raison, si trois des quatre montants avaient finalement fini au fond, la Suisse aurait fêté une victoire détonante.
Mardi face à la Croatie, les Helvètes se sont imposées assez largement pour répondre au 0-5 infligé par l’Italie à la Lituanie et ainsi conserver la première place du groupe G. Mais ce score de 5-0 ne reflète pas les difficultés qu’elles ont éprouvées pour venir à bout d’une équipe que l’on disait plus friable que l’obstacle roumain. «Gagner avec cinq buts d’avance, ça veut dire qu’on a fait un bon match», a commenté Noelle Maritz. Là aussi, dur de dire le contraire, même si la Nati a octroyé aux Croates quelques actions de rupture qui auraient pu faire mal. L’essentiel a été assuré, et au final ce sont les buts qui comptent dans le football. «Je ne peux pas ne pas être content», a rajouté l’entraîneur Nils Nielsen, toutefois pas pleinement satisfait.
Pourtant l’équipe de Suisse n’a pas vraiment rassuré avant le choc contre l’Italie, fin novembre à Palerme. Dans le sens où elle n’a pas confirmé sa progression dans le jeu. «Aujourd’hui, nous n’avons pas été aussi dominateurs que nous l’aurions voulu, a avoué le sélectionneur national. Notre qualité de passe a un peu fait défaut, et on a manqué de précision». C’est vrai, La Nati n’a pas laissé cette impression de maîtrise dans la circulation du ballon qu’elle avait donnée lors de ces dernières sorties.
Une équipe en confiance
Cependant, Nils Nielsen a préféré voir le verre à moitié plein et a souligné l’attitude conquérante de son équipe. «Je suis content que, presque dans toutes les rencontres, on continue jusqu’à la fin du match à aller de l’avant pour marquer des buts.» En effet, l’état d’esprit des Suissesses est digne d’éloges. L’équipe est en progression dans le jeu, par rapport il y a 6 mois. Et cela se reflète également dans l’attitude des joueuses, qui sont en confiance.
Ramona Bachmann au PSG, Ana-Maria Crnogorcevic au Barça, ainsi que Lia Wälti et Noelle Maritz à Arsenal sont toutes en tête de leurs championnats respectifs en enchaînant les victoires. Sans oublier Lara Marti, Irina Pando au Bayer Leverkusen, ni Luana Bühler à Hoffenheim, ni Sandrine Mauron à Francfort, ni Coumba Sow au Paris FC qui évoluent régulièrement dans des formations jouant les premiers rôles en Allemagne et en France. Tout cela conduit à une dynamique positive qui se ressent dans le groupe. Et qui peut donner quelque chose de très intéressant. N’est-ce d’ailleurs pas le propre des grandes équipes que de gagner des matches sans briller, comme face aux Croates?
Bien sûr, la Suisse ne fait pas encore partie du gratin européen. Mais elle aspire à rivaliser avec les meilleures. Elle grandit et progresse ensemble, poursuit son apprentissage, sur un chemin qui n’est pas un long fleuve tranquille. Vivement le choc contre l’Italie du 26 novembre prochain, pour pouvoir réellement situer cette sélection nationale à un peu plus de 7 mois de l’Euro en Angleterre.